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Personnalité : trouver son équilibre

par | 10/11/2015 | Réflexions

Attachons-nous aujourd’hui à améliorer notre personnalité en apprenant à prendre soin de soi. Comment ? En devenant son meilleur ami. La vie ne serait-elle pas plus facile à vivre si on parvenait à faire de soi-même son meilleur allié? Car en dépit des innombrables et inévitables oscillations d’amour et de désamour avec soi-même, la perspective de parvenir à une cohabitation paisible avec soi-même n’est-elle pas alléchante ? L’erreur fréquemment commise par les personnes souffrant d’estime de soi est de penser que l’on est estimable uniquement lorsqu’on est admirable.

Les stratégies varient selon le niveau de fragilité de l’estime de soi. Ceux qui ont une haute estime de soi fragile cherchent à obtenir cette admiration de la part des autres, d’où leurs efforts d’auto-promotion et de mise en avant. Mais pour ce faire, il faut d’abord qu’ils parviennent à se convaincre eux-mêmes qu’ils sont admirables!… Au contraire, pour ceux dont l’estime de soi est basse, ils se contentent d’en rêver : fantasmes de succès et de gloire mais leur absence d’effort et de prise de risque les en tient inexorablement bien éloignés. Mais dans les deux cas, cette quête d’admiration est une impasse pour l’estime de soi : elle la fragilise en la rendant conditionnelle et dépendante de situations extérieures peu contrôlables.

Cherchons donc à nous estimer, non à nous admirer : l’admiration entretient un rapport étroit avec ce qui nous dépasse largement, l’estime avec ce qui est légèrement supérieur à nous. C’est une excellente base d’exercice d’amélioration au quotidien : s’exercer chaque jour à faire légèrement un peu mieux que ce qu’on aurait fourni naturellement. Inutile de chercher l’action glorieuse ou le succès éclatant. Ce serait trop difficile, ou un trop bon prétexte pour renoncer d’avance à agir. Ne vit-on d’ailleurs pas mieux avec l’estime des hommes, plutôt qu’avec leur admiration (qui peut d’ailleurs générer envie et jalousie…) ?

Faut-il s’aimer ?

Il est communément admis qu’il est nécessaire de s’aimer pour s’estimer. Mais si on ne s’aime pas naturellement, apprendre à s’estimer n’est-il pas un moyen d’y parvenir? Par ailleurs, à y réfléchir, faut-il vraiment s’aimer ?  Qu’implique l’amour en principe ? C’est un mélange inextricable d’attirance physique, de besoin de fusion et de rapprochement, d’attente d’exclusivité. Tout ceci paraît relativement incomptable avec ce rapport paisible à son ego que l’on attend d’une bonne estime de soi. Cela se rapprocherait en effet d’avantage du narcissisme dont on connaît la toxicité…

Il convient donc avec soi-même d’envisager d’autres rapports affectueux que l’amour. La nature du lien qu’entretiennent les personnes à bonne estime d’elles-mêmes est en fait d’avantage d’ordre amical car seule l’amitié parvient à associer exigence (ne pas laisser ses amis faire n’importe quoi), bienveillance (ne pas les juger mais vouloir les aider), présence (attention & disponibilité) et tolérance (on accepte leurs travers et leurs défauts). Pourquoi alors ne pas faire de même avec soi-même ?

Apprendre à devenir son ami

Estime & affection, n’est-ce pas ce qui caractérise l’amitié ? L’ami (e) est la personne pour qui nous ressentons précisément ces deux sentiments. Exerçons-nous à nous comporter avec nous-même de la même façon que nous le ferions avec notre meilleur ami. Confronté à une situation d’échec, faisons donc preuve de tolérance et de bienveillance avec nous-même et non de dureté et d’intransigeance. Adressé à son ami, on aurait tout de suite conscience que ce discours serait erroné, injuste et inefficace. Aussi, si on a tendance à être trop dur et exigent avec soi-même, adoptons avec nous-même un discours plus doux et aidant. Il convient de se réconforter en s’encourageant sans se mentir, à ajuster le discours qu’on se tient à soi-même : sans ce célébrer (« mais non tu es génial, c’est la faute des autres, ils n’ont rien compris ») ni nier le problème (« tout va bien, ça n’a pas d’importance »), mais l’aborder calmement (« d’accord il y a un soucis »), sans généraliser (« Est-ce si grave et définitif que ta déception te pousse à le croire? ») et relativiser (« tu  n’es pas le premier à qui ça arrive et les autres n’en sont pas morts »).

Certaines personnes parviennent assez facilement à établir cette relation amicale avec eux-mêmes. Elles prennent soin d’elles dans les bons comme dans les mauvais moments. Elles ne se déçoivent pas; elles constatent calmement leurs échecs et en tirent les enseignements adéquats. De l’affection sans passion, c’est ce qu’elles ressentent à leur égard. Si notre éducation et notre passé ne nous ont pas amené à avoir spontanément ce type de rapport avec nous-même, apprenons à passer de relations exigeantes, ombrageuses et conditionnelles (« je t’aime si… ») à des relations plus sereines et bienveillantes.

 

 

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