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DEVENIR ACTEUR DE SA VIE (8)

par | 15/10/2016 | Réflexions

Poursuivons notre réflexion sur la façon de devenir acteur de sa vie en nous attachant aujourd’hui à un élément important après l’action : être à l’écoute de son feed-back, c’est à dire des informations sur nous-même que nous fournissent les personnes de notre entourage. Ce retour d’information sur nous-même peut nous être d’une aide très précieuse pour enrichir et guider notre action, nous permettant d’ajuster peu à peu notre manière de penser et d’agir. Encore faut-il savoir l’utiliser à bon escient et éviter…

Les obstacles à la bonne utilisation du feed-back pour devenir acteur de sa vie

Le problème est qu’il est mal aisé d’en tirer profit pour deux types de profils : ceux à basse estime de soi (en manque de confiance, pour gérer leurs succès et les signes de reconnaissance dont ils sont l’objet) et ceux à haute estime de soi (en excès de confiance, pour gérer leurs échecs dont ils ne savent tirer profit pour s’améliorer). C’est qu’on est souvent confronté à un paradoxe : plus on cherche à protéger ou à développer son estime de soi, moins on tolère le feed-back sur nos actes ou sur notre personne.

Les mécanismes qui perturbent la bonne utilisation du feed-back sont par exemple :

  • la recherche impérieuse de réassurance et de flatterie, qui pousse à l’évitement des informations déplaisantes. On les fuira ou on les dissuadera : pour ceux dotés d’un pouvoir social, cela revient à punir les personnes qui oseront la critique (même constructive), ou simplement la sincérité. Dans les temps anciens, on exécutait les porteurs de mauvaises nouvelles…
  • la tentation permanente de supposer que tout feed-back est inexact. Il s’agit du péché d’orgueil consistant à se dire qu’on se connaît beaucoup mieux que les autres qui n’ont pas toutes les données du problème… Cette certitude de la connaissance de soi (appelée « autognose ») est illusoire et dangereuse car la connaissance d’elles-mêmes des personnes qui ont des problèmes avec leur estime de soi est toujours partielle, ne pouvant être objective, contaminée par le désir de ne voir que ce qu’ils veulent bien voir (ce qui les arrange)  : le positif pour les hautes estimes de soi et le négatif pour les basses estimes de soi.
  • la conviction que tout feed-back ne peut être que douteux, qu’il soit positif (« ils disent cela pour m’épargner/par complaisance/parce qu’ils ont pitié de moi ») ou négatif (« tous des jaloux, aigris, frustrés, névrosés… »), et doit prioritairement s’expliquer non pas par la réalité de ce que nous avons fait ou montré, mais par les problèmes ou motivations personnels de ceux qui nous l’adressent. N’est-il pas plus confortable de douter d’autrui que de se remettre en question?…

Dans des cas extrêmes, comme celui de la dépression maladive, dans laquelle l’estime de soi est littéralement effondrée, on observe des attitudes encore plus perturbées vis à vis du feed-back : si des personnes en dépression reçoivent des critiques (négatives) de tiers, une curieuse mécanique se met en marche consistant à ne plus identifier de la part de ces personnes que des informations à tonalité négative. L’utilisation détournée du feed-back n’a que pour objectif inconscient de faire sombre d’avantage encore dans les abîmes de la dépression. La consultation est alors indispensable, la personne ne pouvant elle-même se sortir de cette mauvaise passe.

Nous poursuivrons prochainement l’analyse du feed-back.

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