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Le processus d’asservissement du pervers narcissique (1)

par | 29/07/2015 | Pervers-narcissiques, Psychologique

Après avoir procédé à la description des traits de personnalité du pervers et de la victime, nous poursuivons notre étude sur le pervers-narcissique en analysant les mécanismes utilisés par lui pour séduire et asservir sa proie. Décortiquer la stratégie utilisée permet d’en dégager les subtilités, de distinguer les étapes de l’asservissement. Le mot perversion vient du mot latin pervertere qui signifie retourner, renverser mais également abattre, ruiner, anéantir.

Première étape du processus : le repérage minutieux précédant la séduction opérée par le pervers

Préalablement à la phase initiale de séduction, le pervers va identifier avec une précision démoniaque la façon dont il va pouvoir procéder en jouant sur la nostalgie du paradis perdu, l’archétype de l’âge d’or, ce que nous laissons en quittant la petite enfance, ce dont nous gardons le regret sans pouvoir le définir précisément, cet objet manquant à jamais qui était sensé nous compléter, nous combler. Or si la victime ne peut se douter de l’existence en elle de ce vide à combler, car trop vague bien que puissant, le pervers va s’ingénier à le repérer pour mettre en œuvre son entreprise funeste d’asservissement.

Mais de quel désir s’agit-il précisément? Il diffère de l’envie et du besoin. Le désir dont il est ici question désigne la chose à laquelle on aspire avec une ferveur sacrée, mais dont on ignore le contenu exacte, cet « obscur objet du désir », contrairement à l’envie et au besoin qui définissent des aspirations à posséder quelque chose de connu, précis et concret. Cet objet introuvable car indéfinissable, hors de notre conscience, n’est donc pas un objet réel.

Pour parvenir à « ferrer » sa victime, le pervers va mettre en place une tactique minutieuse. Il ne choisit pas sa victime par hasard. Il l’observe longtemps et la teste. C’est pour lui une période de repérage stratégique, d’observation discrète avant le passage à l’action. Lorsque le profil lui parait approprié, lorsqu’il a circonscrit la brèche qui espère être colmatée, les blessures cachées qui aspirent à être cicatrisées, les désirs inconscients qui désirent être comblés; bref lorsqu’il a détecté les attentes inassouvies,  il met en place son plan de  séduction. Sa phase d’observation ne laisse place à aucune émotion, son analyse est froide, machinale et très patiente.

Les victimes se laissent séduire car le pervers va réveiller le souvenir de ce moment de béatitude quasi parfait qu’elles ont enfoui quelque part au plus profonds d’elles-mêmes et qu’elles vont vouloir retrouver. Pendant cette phase de séduction, la cible va vivre une réelle parenthèse enchantée, un temps suspendu féérique, un rêve éveillé, un état de plénitude intégrale. L’âme exulte, le pervers est vite adopté car il devient vital. C’est la phase de l’amour passion pendant laquelle la victime vit un véritable compte de fée.

Cette période de bonheur intense ne va pas durer car la victime va se voir imposer rapidement un petit jeu sadique mêlant promesse et parjure, présence et absence pour mieux lui faire expérimenter le mal du manque et son corolaire : la dépendance toxique. Enfin ferrée car comblée puis frustrée, la victime va progressivement passer du paradis à l ‘enfer. Mais alors pourquoi la victime ne fuit-elle pas?

L’emprise va s’accroître au fur et à mesure que la victime réagit aux comportements paradoxaux du pervers. L’organisation tentaculaire de l’entreprise d’asservissement va alors montrer sa redoutable efficacité. Tel un coucou (oiseau), le pervers va s’imposer dans la vie de sa proie, qui va connaître successivement la fascination, la paralysie et l’hypnose. Nous analyserons prochainement ces différentes étapes aboutissant à une emprise totale.

 

 

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